par Patrick Richard
crédit photo Christian Gonzalez
Si vous avez regardé le hockey récemment, ou entendu quelqu’un qui revole dans les airs à la radio, peut-être êtes-vous tombé sur le geste disgracieux que Chose, joueur étoile des Jets du Manitoba, a asséné à Jake Evans des Canadiens de Montréal. Je l’appelle Chose, car ce joueur, à l’instant précis où il a frappé le jeune attaquant du Canadien qui célébrait ce soir-là son 25e anniversaire, a perdu tout mon respect. Devant l’absurdité des conséquences et de l’attitude déplorable de la Ligue nationale de hockey qui encourage ce genre de geste avec leur sanction « ne-fais-pas-ça-petit-coquin », je me suis plu à imaginer une telle scène dans le monde artistique pour démontrer comment ce type de geste est devenu banal au hockey, mais non moins absurde.
Dramatisation 1 – Claude au musée
Hier soir avait lieu l’exposition du peindre Claude Thivierge au Musée régional de Vaudreuil-Soulanges (MRVS). L’exposition Tous pour l’ours se voulait une rétrospective du peintre animalier connu et reconnu pour son immense talent à mettre en image des animaux plus vrais que nature. Le vernissage, tenu en présence d’une centaine de dignitaires, s’est très bien déroulé jusqu’à ce que le maire de Saint-Polycarpe et président du Conseil des arts et de la culture de Vaudreuil-Soulanges, M. Jean-Yves Poirier, prenne son élan du fond de la salle et court à toute vitesse pour plaquer violemment Thivierge sur l’une de ses toiles pendant que celui-ci terminait de savourer un petit sandwich pas d’croute en discutant pastel avec Diane Collet. Thivierge est sorti à l’horizontale sur une civière, mais a levé un pouce en l’air avant de sortir tandis que Poirier est retourné chez lui en s’excusant et en disant qu’il voulait empêcher Thivierge de s’étouffer avec son sandwich. Ce dernier n’a plus le droit d’aller au MRVS pour une période de 10 jours. « C’est un accident banal, a expliqué le directeur du musée, Daniel Bissonnette, à un journaliste roux qui traînait par là. Mais je crois que Jean-Yves visait plus le sandwich que l’artiste lui-même. » Aux dernières nouvelles, Claude Thivierge n’était plus certain de sa spécialité et s’est mis à la peinture à numéros.
Dramatisation 2 – Thibault contre Massicotte
Massicotte a livré une performance du tonnerre hier soir à l’occasion du Festival Artefact au milieu de ses complices de toujours. Inspiré, l’artiste campivallensien a fait chanter la foule sur ses airs de Tu likes pu mes statuts et Aux chutes Niagara avant d’enchaîner les rythmes effrénés pendant plus de deux heures. Tout semblait aller pour le mieux quand Marc-André Thibault, directeur de l’Harmonie de la Cité-des-Jeunes, a pris tout son élan pour plaquer Massicotte qui a revolé en bas de la scène. La foule a fait des « oh » et des « ah », Massicotte est sorti sur une civière et Thibault est tranquillement retourné chez lui en empruntant la 20. La police a dit qu’elle prenait la situation très au sérieux et a annoncé que Thibault allait manquer ses quatre prochains cours de musique. Quant à Massicotte, il balbutiait la chanson Lâche pas la patate de Mike Lafayette dans son lit d’hôpital en ne se rappelant plus trop qui il était et pourquoi il était là.
Dramatisation 3 – Ouach au Festi-Cirque
Enfin, à la Cité-des-Jeunes, les élèves ont pu montrer leur savoir-faire à l’occasion du Festi-Cirque, qui rassemble les meilleurs numéros de cirque de la région. Les élèves se sont élancés dans les hauteurs du théâtre Paul-Émile-Meloche pour accomplir des acrobaties pour le moins périlleuses et savamment calculées. La soirée a par contre été assombrie par un élève qui a pris tout son élan pour aller catapulter un jongleur au bas de la scène. Celui-ci a tellement revolé qu’une de ses quilles s’est retrouvée au 2e balcon. Le jeune attaquant a été conduit au vestiaire, puis a pu regagner son domicile en disant que le geste était purement accidentel. Il ne pourra plus prononcer le mot cirque pendant au moins les 72 prochaines heures. Quant à la victime, elle se remet tranquillement dans son lit chez elle en hallucinant des quilles partout et en demandant constamment c’est quand le prochain spectacle, c’est quand le prochain spectacle.
C’est ridicule, n’est-ce pas?
Encourager la culture de la violence au hockey comme on a pu le constater ces dernières semaines l’est tout autant.