Un café, cinq questions : Marthe Villeneuve
mars
30
2021
Un café, cinq questions : Marthe Villeneuve
mozaik
Séparation

par Patrick Richard

Un café, cinq questions est un lieu de discussion où je prends le temps d’un café pour questionner un artiste de Vaudreuil-Dorion, un citoyen, une femme d’affaires ou un barbu circonspect, sur son rapport à la culture à l’aide de cinq questions pas du tout scientifiques en lien avec l’actualité, avec la vie, avec notre place dans l’univers et surtout, avec rien de tout ça. À la dernière gorgée de café, je demande à mon invité de choisir mon prochain invité.

Aujourd’hui, à la demande de Nathalie Plouffe, je fais semblant de boire un café en parlant au téléphone avec pas de masque avec l’artiste peintre Marthe Villeneuve, qui laisse pendre un fil sur chacune de ses toiles (et vous saurez pourquoi en lisant ce texte).

Qui est-elle?

À l’âge de 11 ans, elle peignait déjà les personnages d’Astérix et d’Obélix avant de se découvrir une passion pour les dessins de mode qu’elle conserve encore quelques décennies plus tard. Originaire de Gatineau, elle complète son DEC en arts plastiques au Cégep de l’Outaouais avant de parfaire sa formation en dessin au Collège LaSalle. Voyant déjà l’art comme une forme d’échappatoire, elle dessine et confectionne des vêtements de mode et trace tranquillement sa voie dans l’industrie de la mode en voyageant notamment de Londres à New York pour son travail. Rattrapée par la maladie, elle combat un cancer du sein avant d’entreprendre une nouvelle route, cette fois-ci jonchée de pastel et de toiles de ses femmes intemporelles.  Elle travaille bien souvent à partir de matières recyclées de façon à transposer dans l’art la chance qu’elle considère avoir eue dans la vie : « La vie m’a donné une deuxième chance, je fais la même chose à travers mes œuvres, je donne une deuxième chance à tout ce que j’ai. »

Quelle place tiennent l’art et la culture dans votre vie?

L’art a toujours été présent dans ma vie. Je saute sur les occasions quand elles se présentent. J’ai un élan depuis septembre, je serai prête s’il y a une exposition! Je me souviens en traitement, j’allais à mes cours de peinture à l’huile, mon art a été essentiel. J’ai eu une passe « noir et blanc ». Je n’étais pas dans une bonne passe. C’est un peu le reflet de ma vie aussi. Je regarde les femmes que je crée en ce moment, les couleurs sont douces, au début elles étaient plus foncées, il y a eu une évolution. L’art reflète vraiment nos émotions du moment.

Un artiste qui vous inspire et pourquoi?

Cette question m’a fait réfléchir beaucoup, mais je reviendrais plus avec la mode et une artiste de vêtement. Je parlerais de Channel. Elle avait une tête dure, elle osait, elle fonçait, elle faisait ce qu’elle voulait. Dans mes toiles, je fais pas mal ce que je veux. Je fonce, j’ose et Channel est un personnage dont l’empire a duré pendant nombre d’années. C’est de voir l’évolution, d’où elle est partie, qui est inspirant.

Quelque chose (un talent, une manie, un goût particulier) n’ayant rien à voir avec l’art qu’on ne soupçonne pas de vous.

Le flamenco! Est-ce que c’est correct? Parce que c’est un art… Je l’ai découvert il y a 15 ans. J’adore tout de l’Espagne. Dans une vie antérieure, j’étais une Espagnole. J’y suis allée plusieurs fois, j’y retournerais n’importe quand. Il y en a qui vont en Floride, moi, c’est l’Espagne, c’est la Costa del Sol. J’aime tout là-bas : l’architecture, la nourriture et bien sûr, le flamenco. Depuis que je suis jeune que les robes de flamenco m’attirent. Je pratique la danse, les spectacles ne sont pas mon fort, je le fais pour moi. Il y a beaucoup d’émotions dans cette musique.

 

Une citation, une chanson et un livre sur une île déserte.

Citation
« La vie ne tient qu’à un fil. » Je l’ai aussi dans ma démarche artistique. Dans chacune de mes toiles, Il y a toujours un fil qui pend parce que la vie ne tient qu’à un fil. Il y a aussi la citation : « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. »

Chanson
« Une chance qu’on s’a » de Jean-Pierre Ferland. En amour, en famille, en amis, surtout de ce temps-ci, une chance qu’on s’a tout le monde!

Livre
« La puissance de votre subconscient » par le Dr Joseph Murphy. Ça fait 30 ans que j’ai ce livre-là. Au moment où je l’ai lu, j’en avais besoin.

 

Dans 100 ans, qu’aimeriez-vous qu’il reste de Marthe Villeneuve?

Qui va se souvenir de moi? Je reviendrais à l’importance de la vie, d’être reconnaissant, j’ai de la contemplation, j’ai beaucoup de gratitude. Sur Facebook, les gens doivent me trouver fatigante, je dis toujours merci! On se souviendra de moi… je ne sais pas, de mon sourire, ma joie de vivre?

Et s’il y avait une seule de vos toiles qui devait passer le temps?

Je dirais ma première toile. Je me suis toujours posé la question : comment est-elle arrivée au monde? C’est vraiment mystérieux. De là est née toute une collection de dames après.

Au terme de notre entretien, Marthe Villeneuve m’invite à la rencontre de l’artiste-peintre Anne-Marie Léveillée.

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