UN CAFÉ, CINQ QUESTIONS : JACINTHE RICHARD
juil
07
2021
UN CAFÉ, CINQ QUESTIONS : JACINTHE RICHARD
mozaik
Séparation

par Patrick Richard

Un café, cinq questions est un lieu de discussion où je prends le temps d’un café pour questionner un artiste de Vaudreuil-Dorion, un citoyen, une femme d’affaires ou un barbu circonspect, sur son rapport à la culture à l’aide de cinq questions pas du tout scientifiques en lien avec l’actualité, avec la vie, avec notre place dans l’univers et surtout, avec rien de tout ça. À la dernière gorgée de café, je demande à mon invité de choisir mon prochain invité.

Aujourd’hui, à la demande de Marthe Villeneuve, je fais semblant de boire un café en parlant au téléphone avec pas de masque avec l’artiste peintre Jacinthe Richard.

Qui est-elle?

Originaire des Îles-de-la-Madeleine, où elle a pu voir son père et son frère sculpter de multiples figurines d’animaux en bois, Jacinthe Richard s’est découvert un grand intérêt pour les  arts dans le cadre d’un symposium à l’École des beaux-arts. Soudain, devant les œuvres peintes au fusain accrochées au mur s’entrouvrait la possibilité de devenir artiste peintre. Cumulant des heures et des heures de pratique, elle a lentement peaufiné son style et s’est donné le temps de devenir celle qu’elle est devenue. Aujourd’hui, elle enseigne, elle poursuit ses apprentissages et surtout, elle donne vie à ses œuvres en peignant des visages empreints d’une humanité toute personnelle. Incursion à travers cinq questions pas du tout représentatives de l’artiste curieuse, sensible et rieuse qu’est Jacinthe Richard.

Si vous deviez décrire votre art et vos toiles à une personne aveugle, que lui diriez-vous?

La première chose que je ferais serait de lui faire toucher le pastel qui n’a rien à voir avec les autres médiums. C’est unique, la texture aussi est unique, c’est poudreux. Je lui ferais toucher le bâton, le pastel un coup appliqué et le support aussi. J’utilise beaucoup le papier sablé. Les dents du papier sablé gardent le pastel. Quand on touche au papier, on peut sentir les dents du papier et le pastel aussi. La première expérience, ce serait vraiment le toucher. J’ai découvert dernièrement un autre papier, un papier très doux au toucher, mais qui a autant de « grip » que le papier sablé. Ensuite, je lui décrirais mon parcours comme je l’ai fait au début de l’entrevue. Je lui dirais qu’au début de mon parcours, je faisais des scènes marines, et ensuite des natures mortes jusqu’à ce que je me perfectionne dans le portrait. Quand on fait le portrait de quelqu’un, on entre dans son intimité, c’est d’être capable de capter la personne, son ressenti. C’est ce qui m’attire dans le portrait, être capable de capter la personne.

 

Si un grand déluge était à nos portes et qu’on pouvait embarquer seulement cinq personnes pour sauver l’humanité, outre les gens de votre famille, qui enverriez-vous sur le bateau?

On s’entend, ma famille vient!  La première personne, j’embarquerais un bon capitaine! Je ne voudrais pas qu’on s’échoue. Les quatre autres personnes, ce serait mes amis. L’amitié est très importante. Et pour assurer la lignée, dans mes petits-enfants, ils sont déjà très très prolifiques! Je pense que ça résoudrait le problème.

En quoi la culture aide-t-elle à vivre?

Avec tout ce qu’on vient de vivre, s’il n’y avait pas eu de culture, pour bien des personnes, c’est ce qui nous a sauvés. Mais la question est tellement vaste! La culture, c’est ce qui caractérise les individus. Je viens des Îles-de-la-Madeleine. Quand j’étais petite et que je vivais là-bas, il n’y avait rien, aucun autre moyen de communication, la culture était transmise pas les grands-parents, les parents. Tout ce qui s’est passé avec nos ancêtres s’est retransmis de personne à personne. La culture, c’est une richesse.

Une citation, une chanson, un film et un livre sur une île déserte

Citation
Deux citations d’importance égale :
1. « La douceur du miel n’atténue pas la douleur de la piqûre ». En d’autres mots, si vous faites du mal à quelqu’un, même si vous vous excusez, le mal est toujours là.
2. « Avant de froncer les sourcils, soyez absolument certain qu’il ne reste plus aucun sourire de disponible ».

Chanson
« Unchained melody » des Righteous Brothers (Mon fantôme d’amour…). Ça rappelle tellement de souvenirs, chaque fois que je l’entends, je ressens la même chose.

Film
La série « La Casa de papel ».

Livre
Mon livre de mots croisés! Ça fait travailler le cerveau.

Si le temps s’arrêtait et que vous aviez tous les talents, sur quoi travailleriez-vous?

Cette question est vraiment difficile parce que ce que je fais, c’est ce que j’aime!  Peindre et la musique, pour moi, c’est ça. Je la trouve embêtante. Si j’avais tous les talents, je me perfectionnerais dans ce que je fais déjà. Ce qu’on aime, c’est ce qu’on fait déjà. Je me perfectionnerais et je deviendrais encore meilleure et meilleure.

Au terme de cet entretien qui m’a permis de remettre en doute la pertinence de certaines de mes questions (!), Jacinthe Richard m’invite à ma prochaine invitée, l’artiste peintre Lorraine Bouchard.

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