Les vacances de la construction en 1980
juil
24
2020
Les vacances de la construction en 1980
mozaik
Séparation

Par Patrick Richard
Ne perdons pas de temps et entrons tout de suite dans le vif du sujet en épluchant les journaux Le Courrier Express du mois de juillet 1980 de façon à comprendre comment se vivaient les vacances de la construction d’un point de vue journalistique en cette année unique. Le 16 juillet 1980 d’abord, Yves Beaucage nous informe que le directeur de la commission solaire de L’Île-Perrot est en pleine période de vacances et qu’il sera de retour le 28 juillet. Tassez-vous de là, on tue la une! Sur cette même page, Denis Cardin parle de la gentillesse extrême de Robert Des jardins, propriétaire de la station-service Fina à Dorion où vous pouvez y faire, et je cite, « votre plein d’essence par de gentilles demoiselles pompistes ». Malaise. Nap Lauzon lui (oui, il s’appelle Nap), gérant du stade de glace de La Cité des Jeunes (un stade de glace?), se remet lentement d’un virus qui l’a mis K.O. Je vous le dis : c’est ici qu’on apprend des choses.

Gerty Ainsley Racine souhaite quant à elle du bon soleil à tous ceux qui partent en vacances en supposant que tout le monde s’en va aux États-Unis : « Le seul nuage pour vous durant cette période… Le Courrier Express ne se rend pas jusqu’aux états, seulement à la frontière ». On pourrait penser que le Courrier Express est diffusé à la grandeur du Québec. Ce qui n’est pas le cas. On quitte cette édition avec l’horoscope des Sagittaires tel que présenté par Jeanne Corbeil : « Évitez l’alcool si vous devez vous déplacer, car il y a risque d’accident. » Nous aurions aussi pu ajouter : « Éviter de boire de l’essence si vous ne voulez pas mourir. »

Je me suis fait voler mon cactus
Dans l’édition suivante, celle du 23 juillet, le copropriétaire du Pub 2-20 s’est fait voler son cactus par un client qui le lui a finalement rapporté. Ouf! Plus de peur que de mal… Paraît-il aussi que Daniel Johnson junior songe à l’investiture libérale. Ne réfléchissez pas trop longtemps, M. Daniel, je pense que c’est une bonne idée. Sinon, à part la publicité des Piscines Té Gareau qui nous dit que « L’été s’en vient, faut mouiller ça », il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent en ce qui a trait aux vacances de la construction. Peut-être les cinq trucs de Mario Savoie pour classer ses timbres en page 8? Ou l’annulation de l’exposition annuelle de chèvres faute d’un nombre suffisant de participants? Passons à l’édition du 30 juillet.

Ici encore, on cherche, on cherche et on trouve ceci : « Parlant de vacances, la réceptionniste du Courriel Express ne nous en revient pas très bronzée. Faut dire qu’il n’a pas fait très beau, la semaine dernière. Elle en a donc profité pour dormir un peu… » Essayez, vous, de savoir s’il faisait beau ou non lors des vacances de la construction en 1980. Ici, on a au moins le début du commencement d’une réponse. Une nouvelle fort intéressante sur le Musée régional de Vaudreuil-Soulanges parle de l’été de certains étudiants de la ville. En raison d’une subvention de 18 000 $, le directeur du Musée, M. Lavoie, dont le prénom ne figure nulle part dans l’article (il se prénomme Jean, on le saura plus tard), a engagé différents étudiants et a tenu à souligner l’excellent travail de ceux de niveau universitaire, dont Michel Morissette et Daniel Bissonnette. Quarante ans plus tard, on peut dire que ces deux étudiants ont fait un bon choix! Enfin, pendant que certains se la coulent douce près d’un point d’eau, d’autres suent leur vie, notamment les jeunes qui ont participé au premier marathon de la roulathèque de Dorion : 12 heures sans arrêter à patiner pour remporter des prix! Vous y étiez? À la lumière de ces trois éditions, les vacances de la construction de 1980 ne passeront pas à l’histoire des vacances de la construction de notre région. Vous? Vous faisiez quoi, en juillet 1980?

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