Par Rachel Tremblay
À la question : « Tu aurais fait quoi dans la vie si tu n’avais pas été artiste? », la plupart des artistes répondront spontanément : « Je ne vois pas ce que j’aurais pu faire d’autre! » Certains confesseront que c’est viscéral, intrinsèque, inné, nécessaire à leur survie. Pour d’autres, ce sera un hasard de circonstance, une chance (ou une malédiction!), un souhait, une prédominance. Ce qui, en revanche, est unanime à eux tous : c’est la passion.
Philippe Corriveau est un être doux. Il est calme, observateur et reposant. À son contact, à l’écouter, on descend facilement de deux paliers sur l’échelle de l’agitation. Il aurait peut-être dû, sûrement pu, être psychologue plutôt qu’artiste-graphiste-concepteur-directeur-multitâches… Heureusement, il a choisi de contribuer, de diverses façons, au foisonnant univers artistique de Vaudreuil-Soulanges.
Derrière le tout nouveau tout beau logo de la Ville de Vaudreuil-Dorion, où il vit à temps plein depuis 2005, se cache la sensibilité de Philippe. Philippe n’en est pas à son premier logo. Une visite sur le site behance.net/Tofubox vous exposera l’étendue de ses réalisations depuis la création de son entreprise. Son expertise est vaste et multiple. Il était sans conteste la personne toute désignée pour revisiter l’identité visuelle d’une municipalité qu’il chérit.
Depuis quelques années déjà, une question lui trottait en tête : que pourrait avoir l’air un logo de la ville dont la pertinence visuelle refléterait précisément ce qu’elle est : une ville tournée vers l’avenir, qui ose aller de l’avant en soutenant des projets ambitieux et audacieux. Une ville qui a le vent dans les voiles, propulsée par une évolution fulgurante, qui avance, se transforme, soucieuse de la préservation de son territoire composé d’espaces verts et bleus? Inspiré par l’historique des villes de Vaudreuil et de Dorion, il tenait à représenter la connexion, l’ensemble maintenant, la suite de l’histoire qui s’écrit désormais dans l’alliance, celle du V et du D respectifs. Il lui importait aussi que ce soit épuré :
« Il fallait penser à la pérennité du logo, au fait qu’il devrait perdurer à travers les années, à la possibilité qu’il soit appelé à évoluer. À son utilisation aussi, à sa facilité d’adaptation pour les diverses plateformes virtuelles tout autant qu’à son intégration sur les véhicules de la patrouille municipale, par exemple. Mon but était d’abord et avant tout l’appropriation, l’adhésion, l’esthétisme et la flexibilité. Je voulais qu’il mène à un sentiment d’appartenance. À de l’autonomie aussi. Que les équipes de la ville puissent l’utiliser facilement et adéquatement. Ce fut un travail de collaboration fécond avec le comité de sélection et le Service des communications. J’en suis très fier. »
À propos du long trait d’union qui a soulevé quelques commentaires sur les médias sociaux, entre autres, Philippe précise que c’est avant tout une figure de style qui apporte, en plus, un équilibre global à la signature. De la poésie graphique qui permet d’aligner habilement les mots Vaudreuil et Dorion sans tricher avec des outils d’étirement de polices de caractères : « C’est visuellement plus harmonieux et c’est aussi un clin d’œil au journal municipal distribué quatre fois par année aux citoyens : Le Trait d’Union. »
Pour Philippe, ce logo met en lumière 25 années de graphisme, tous ses apprentissages transparaissent dans l’impressionnant cahier de normes graphiques qui fournit toutes les déclinaisons possibles et inimaginables d’une nouvelle identité visuelle cohérente et auréolée d’une indéniable sensibilité artistique.
