Éditorial – Jean Lapointe en 1984
févr
01
2020
Éditorial – Jean Lapointe en 1984
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Séparation

Pour des raisons qui seraient très longues à expliquer et assurément aussi longues à lire, je suis allé voir mon premier spectacle à l’âge de 9 ans, il y a presque exactement 36 ans. C’était en février 1984. Au milieu des années 1980, il n’y avait pas vraiment de spectacles pour enfants les dimanches après-midi, ni de Caillou sur YouTube, ni même d’Arthur L’Aventurier n’importe où. Nous avions Passe-Partout à la télé, Patof en vinyle et Nathalie Simard pour le reste. Je suis donc allé voir un spectacle de Jean Lapointe. Au Saint-Denis. À 9 ans. Je riais quand le monde riait, applaudissais un peu en retard et me demandais souvent ce que je faisais là. J’ai en mémoire son numéro d’homme enivré tentant de jouer du piano. M’étirant le cou pour tenter de gagner un pied, j’emmagasinais le souvenir qui allait me suivre toute ma vie. J’y reviens souvent à ce souvenir pour le partager à mes enfants endormis quand elles me disent en revenant d’un spectacle : « C’était correct. » L’offre culturelle pour les enfants est aujourd’hui telle qu’ils ne savent plus où donner de la tête. Oreilles et yeux compris.

Je songeai à tout cela et à rien d’autre quand je suis tombé sur une petite publication sur le réseau social de M. Zuckerberg. Une publication du photographe Christian Gonzalez, qui pose plus vite que son ombre. Un assemblage fort intéressant de photos résumant l’année culturelle à Vaudreuil-Dorion. Il y en avait tant que je ne savais plus où donner de la face. Presque tous les jours, chaque saison durant, un spectacle, une activité, une exposition. Pour tous les âges, pour tous les goûts et de toutes les couleurs. Moindrement que l’on observe, que l’on s’arrête deux minutes et que l’on constate ce qui se passe, l’offre culturelle de notre ville n’a rien à envier à aucune autre ville. Suffit que les gens le sachent et se rendent aux rendez-vous. Ce journal WEB est là pour le rappeler et vos voix sauront peut-être faire résonner ces paroles d’une chanson trop belle pour être oubliée, même dans l’esprit et le cœur d’un enfant de 9 ans :

Du Petit bonheur jusqu’au Tour de l’île
Félix a semé, tout a commencé
Vigneault a grandi avec Mon pays
C’est en les chantant que les gens d’ici
Se sont reconnus, se sont retrouvés
Un cœur dans la voix de nos chansonniers

Car c’est dans les chansons qu’on apprend la vie
Y a dans les chansons beaucoup de leçons
C’est dans les leçons qu’on apprend à lire
Mais c’est dans le lit qu’on vit les chansons d’amour
Et c’est en amour qu’on fait des chansons

36 ans plus tard, merci, monsieur Lapointe.

Patrick Richard

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