Par Rachel Tremblay
Ceux qui habitent à proximité du parc de la Maison-Valois sont très au fait que les employés du Service des travaux publics, horticulture et foresterie urbaine de la Ville de Vaudreuil-Dorion réalisent depuis quelques années déjà un jardin comestible. C’est-à-dire que s’il vient à vous manquer une herbe pour aromatiser le poisson sur le BBQ un dimanche soir et que l’épicerie est fermée (ou que le trafic, avenue Saint-Charles, vous empêche de l’atteindre!), il vous suffira d’un petit détour du côté du parc Je suis et votre enjeu d’ajout de saveur sera réglé. L’artiste Diane Collet est l’une de celles qui apprécient cette initiative. Sa résidence à la Maison Valois, qui a débuté le 16 juin dernier propose, entre autres, un clin d’œil à cet aménagement comestible plein de promesses. Et s’il y avait une vie secrète au travers de ces récoltes? Une de celles qui protègent et qui éloignent les mauvais esprits!
Diane fait partie des artistes, de plus en plus nombreux, qui se réjouissent des avancées de la technologie pour la pratique de leurs arts. C’est avec un enthousiasme assumé (et contagieux!) qu’elle intègre, à ses techniques plus traditionnelles, tablette et crayon digital pour l’élaboration de ses divers projets : « La technologie offre une perspective illimitée à tout ce qui me passe par la tête. Je suis constamment en ébullition, j’ai des tonnes d’idées qui se bousculent et ne demandent qu’à être mises en œuvre. Grâce au numérique, je peux manipuler, étirer, déconstruire mes dessins à l’infini : c’est un monde de possibilités qui s’ouvre à moi », souligne-t-elle, le regard étincelant et optimiste.
Ainsi, Diane a choisi d’immortaliser le jardin en le photographiant. Ces images lui fournissent le point de départ pour la création de ses dessins qui habilleront les quatre panneaux au terme de sa résidence. De plus, avec l’accord de modèles plus humains, elle créera des personnages ludiques s’amalgamant efficacement aux formes offertes par Mère Nature : « En m’inspirant des photographies de visiteurs consentants, j’ai l’intention de créer des personnages fantastiques tels que des gnomes, des fées et des créatures hybrides, les intégrant harmonieusement à la végétation et au règne animal. Mon intention est de montrer que la création de mythes est une forme d’art contemporain, contribuant à la tapisserie de la culture actuelle. »
Diane est une femme enjouée, vive et agréable : elle s’amuse de chaque seconde où elle réinvente le monde à sa façon. Fan de contrastes et de conciliant chaos, son art manifeste tout autant un autre but avoué : « Je souhaite aussi une prise de conscience partagée de notre rôle collectif dans la préservation douce de notre environnement blessé. » Nul doute que ses créatures fantastiques contribuent, elles aussi, à appuyer cette ambition.
L’art de Diane est expressionniste. Vous êtes conviés à un rendez-vous privilégié avec sa caressante ironie, ses grands formats exubérants, son cabinet de curiosité
s et sa considérable collection de trésors imprimés en édition limitée jusqu’au 27 juillet à l’accueillante Maison Valois dans le parc qui porte le même nom. Profitez-en pour vous cueillir une herbe aromatique!Photo : Monica Brinkman