Par Rachel Tremblay
Depuis le 28 avril, et ce, jusqu’au 8 juin, Stéphan Daigle investit la Maison-Valois et vous ouvre les portes de sa forêt de l’imaginaire. L’artiste s’imprègne et s’inspire de l’intelligence du vivant pour composer chacune de ses quatre œuvres réalisées dans le cadre de sa résidence artistique. Celles-ci orneront ensuite quatre bâtiments de la Ville de Vaudreuil-Dorion, soient le chalet Valois, l’aréna, la bibliothèque municipale et l’édifice de La Croisée.
Dans la forêt de l’imaginaire se veut de la nourriture spirituelle positive. Toute à l’image de l’humain Stéphan : un bon vivant, amoureux, philosophe, assumé et toujours en quête d’harmonie :
« Je souhaite exprimer à travers mon art, mon lien intime avec la vie sur terre, le fait que nous formions un tout avec la nature dont toutes les parties sont interreliées. La question qui me stimule : Quelle est la tâche de l’être humain dans l’unité de la vie? En création, je me fie à l’intuition de la vie qui agit en moi et se déverse dans mon travail, impossible de faire du non-sens. Il n’est pas nécessaire que je les pense à l’avance. Toutes mes œuvres sont à la fois révélatrices et porteuses de vision », précise-t-il, sourire aux lèvres.
Depuis son adolescence, crayons à la main, Stéphan dessine. Sa maîtrise de dessinateur et de concepteur graphique se manifeste, par ailleurs, dans l’ensemble des œuvres exposées à la Maison-Valois. À n’en pas douter, Stéphan fait de l’art qu’il nomme allégorique : habile conteur visuel, chaque toile est emblématique de son macrocosme. Son art qu’il dit inspiré par ce que lui insuffle la vision holistique des Premières Nations témoigne de son amour de la vie. La richesse de ses contenus réside dans son devoir de mémoire, sa fusion avec les éléments de la nature et son appétence pour les courbes, les pointes, les angles. Ses toiles vivifiantes et incarnées laissent place à toutes interprétations susceptibles d’interpeller ceux qui s’y attardent. Stéphan utilise un langage de représentations symboliques où chacun trouvera le sens qu’il recherche.
La Maison-Valois revêt un caractère mystique pour Stéphan. Il la fréquente depuis le début des années 2000 sur l’invitation de Gilles Rivest, d’abord, où il pratiquera la méditation zen. C’est le premier lieu qui lui fait découvrir Vaudreuil-Dorion : « L’endroit est merveilleux, c’est habité. Quand nous sommes arrivés à Vaudreuil-Dorion, nous faisons des ateliers de méditation dans cette maison. De plus, nous y avons tenu les soirées de L’Œil Ravi où nous recevions des artistes visuels de partout les vendredis soir… J’ai plein de souvenirs associés à cet endroit. Je me réjouis d’y être! »
L’artiste espère aussi que sa résidence dans cette maison qu’il chérit permettra à tous ceux qui iront à sa rencontre de rester connectés avec l’organisme qu’est notre Terre : « Nous sommes dans une telle mythologie de la séparation depuis des siècles que celle-ci nous a entraîné dans une situation dangereuse. Cela nous a déconnecté de la vie qui nous soutient. La vie collective de l’humanité est basée sur des conceptions qui forment notre vision du monde et de l’existence. Aujourd’hui, il est temps de se recréer, de proposer une nouvelle vision cohérente qui puisse générer l’adhésion. »
Rendez-vous à la Maison-Valois les samedis et dimanches (de 12 h à 16 h) ainsi que les lundis (de 11 h à 13 h) pour rejoindre Stéphan Daigle et poursuivre cette incursion dans sa vaste forêt de l’imaginaire.