CHANTAL BÉDARD ET UNE TÉLÉ COMMUNAUTAIRE QUI A DE GRANDES AMBITIONS
nov.
04
2022
CHANTAL BÉDARD ET UNE TÉLÉ COMMUNAUTAIRE QUI A DE GRANDES AMBITIONS
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Séparation

Par Natacha Marleau

En cette journée d’octobre, je vole quelques instants précieux à la directrice et productrice du contenu numérique, Chantal Bédard, pour la rencontrer. Elle laisse le local au 2e étage de la Maison Félix-Leclerc où la petite équipe de CSur la télé « brasse de grandes choses », comme elle me dit. « La télévision c’est un privilège », elle me lance d’emblée!  « Ce média appartient à tout le monde. C’est aux gens de se l’approprier. » Elle se désole du fait que les citoyens consomment très peu leurs médias locaux. Le mandat de CSur la télé est de donner une tribune au plus grand nombre possible et de rejoindre la diversité à tous les niveaux.

La télé communautaire ne se résume pas en cotes d’écoute, puisque chaque projet a une niche et un public cible bien précis. Il y a des publics plus âgés qui ne consomment pas internet, alors c’est par la télé câblée que l’on s’adresse à eux.

CSur la télé est un organisme culturel reconnu comme média culturel par le gouvernement du Québec, celui du Canada et du CRTC. « Le rôle de CSur la télé est d’informer, d’éduquer et de divertir les citoyens de Vaudreuil-Soulanges. Sa programmation est diffusée sur la télévision câblée (Vidéotron et Cogeco), mais aussi sur le web. Souvent, l’organisme sert également de lieu d’apprentissage pour la jeunesse. Elle affirme que la moyenne d’âge des employés ayant travaillé à CSur la télé est de 25 ans.  Chantal Bédard considère tous ceux qui travaillent pour la télé communautaire comme des artistes à part entière du 7e art.

Avec le conseil d’administration, depuis sa fondation en 2010, Chantal assure un leadership au sein du média communautaire. L’organisme s’est défini comme coopérative. La fondation de CSur la télé émane de la Coop C sur à Très-Saint-Rédempteur (coopérative mise en place par les citoyens, puisque ses citoyens n’avaient pas, du moins à ce moment, internet.) Puis, après une période intermittente, Chantal Bédard a pris en charge CSur la télé à titre de directrice générale. Elle a créé son propre modèle d’affaires qui fonctionne avec peu de subventions. Depuis ce temps, elle défend la pertinence d’avoir une télé communautaire au Québec.

« De constater que CSur la télé peut faire une différence auprès des citoyens, c’est très valorisant », me dit-elle. « Quand les gens me parlent d’un reportage qui a fait une différence dans leur réalité, c’est stimulant. » Passionnée de science-fiction pour ses effets spéciaux, mais aussi pour son côté visionnaire, elle me confie qu’on assistera bientôt à la 5e révolution de CSur la télé. Après, Internet, l’ère de l’information, l’interconnexion, les créateurs de contenu avec les réseaux sociaux et l’intelligence artificielle, elle souhaite participer à ce mouvement qui remettra l’humain au cœur de la technologie dans un contexte de développement durable (empreinte écologique la plus minime possible).

Avec la Ville de Vaudreuil-Dorion, une relation de confiance s’est bâtie au fil du temps. La directrice générale de CSur la télé se dit dynamisée de loger, avec sa petite équipe bouillonnante de créativité, au 2e du 186, chemin de l’Anse.

C’est aussi ça l’âme de Félix : jaser, jammer, se produire, jouer, échanger, réfléchir et s’engager, rassembler et créer. Chantal Bédard souhaite d’ailleurs ramener « l’agora » au cœur d’une table de discussion par et pour les gens d’ici. Disons que nous sommes bien privilégiés, citoyens de Vaudreuil-Dion et de Soulanges, d’avoir une télé communautaire aussi présente qui a de grandes ambitions.

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