Par Rachel Tremblay
L’artiste Véronic Sévigny a débuté sa résidence à la Maison Valois le 10 septembre dernier. Son univers enchanté et fantaisiste ne manquera pas de plaire à tous ceux qui puisent leur bonheur dans les couleurs vibrantes et les harmonieux contrastes.
En cet automne plus qu’ensoleillé, vous n’êtes pas sans vous douter que le magnifique (et très fréquenté parc Je suis…) est le refuge d’une multitude de charmants petits et grands oiseaux qui participent à la trame sonore unique du lieu en l’égayant de leurs chants. Véronic adore tendre l’oreille pour les différencier : « Les oiseaux occupent une grande place dans mon imaginaire, j’en ai peint plusieurs, il y en a pratiquement dans toutes mes toiles! J’aime leurs mouvements et leurs intentions, ce qu’ils symbolisent aussi. Dans le cadre de ma résidence artistique, je me suis dit que je pourrais tenter d’illustrer, en couleurs, les chants des oiseaux… En fait, ma question est plutôt : ça donnerait quoi un son d’oiseaux si je le transposais sur une toile? »
Si l’on pouvait voir ce qu’on entend seulement donc… La proposition se veut ludique et onirique, à l’image de ce qu’expose Véronic dans l’espace qui lui est alloué à la Maison Valois. Ses œuvres évoquent le rêve, elles semblent toutes sortir tout droit d’une nuit riche en fiction, ses teintes sont éclatantes et, parfois aussi, doublement illuminées par un vernis à l’époxy, qui donne du lustre et fixe les détails. Le tout est foisonnant, pacifique et en communion. Ses inspirations vont de sa fille en passant par la nature et la féminité, sans oublier les oiseaux, Véronic se laisse instinctivement guider par ses passions et ses rêves : « Il y a souvent des spirales, ça revient dans mes œuvres. Une amie m’a un jour dit que ça représentait la force. Ça m’a plu. J’aime l’idée d’être forte en tant que femme, en tant que mère, en tant qu’artiste. Je suis très attachée à mes spirales. »
Véronic a aussi un sincère attachement aux gens qu’elles croisent. Avant d’utiliser l’acrylique, parfois l’huile, elle dessinait des portraits à la mine. Son talent est tel que vous ne rencontrerez aucune difficulté à nommer le personnage public qui orne le mur à côté de la cheminée de ce qui fut jadis le salon de la Maison Valois… Son portfolio, à l’entrée, vous présentera aussi d’autres visages connus : consultez-le. Aucun infime détail d’un cheveu ou d’un cil n’échappe à l’œil de lynx de Véronic. Parlant d’œil, l’artiste souligne d’ailleurs une rencontre marquante avec Nadine Maltais, directrice du CACVS : « Après mes études en arts plastiques à Rouyn-Noranda, je n’avais aucun réseau dans la région de Vaudreuil et je commençais à participer à des expositions. Nadine m’a vraiment aidée à déployer mes ailes par ses précieux conseils. Elle est apparue comme un ange gardien qui s’est retrouvé sur mon chemin. »
Pour s’inspirer et s’imprégner des lieux, Véronic ajoute à la trame sonore naturelle du parc de la Maison-Valois encore plus de chants d’oiseaux! Grâce à un haut-parleur qui retransmet leur mélodie, ceux-ci gazouillent allégrement dans la demeure ancestrale tout autant que l’artiste au lumineux sourire qui y a fait son nid jusqu’au 21 octobre.