par Robert Payant
Vaudreuil, de son prénom Philippe, fait partie de notre toponymie depuis longtemps. Laissez-moi vous raconter un bout de son histoire…
De souche noble, les Rigaud de Vaudreuille appartenaient à la province du Languedoc. Le fief de Vaudreuille était situé dans la sénéchaussée de Lauragais, près de Toulouse en France. Jean-Louis de Rigaud, chevalier, seigneur et baron de Vaudreuille, d’Auriac, de Cabanial et du Faget, prépare son cinquième fils, Philippe, à une carrière dans le monde militaire. Selon le registre officiel de baptême mentionné dans le collectif « De L’Isle-aux-Tourtes à Vaudreuil-Dorion » publié en 2007, Philippe de Rigaud est né le 13 août 1650, près de Revel, au château féodal familial du Languedoc. Il choisit de devenir, comme son père, mousquetaire du Roi Louis XIV dès l’âge de 19 ans. Ces mousquetaires soldats d’élite faisaient partie de la maison du roi. À l’époque, la vie de militaire revêtait une importance capitale. Sous le règne du Roi soleil, inutile de vous dire que les plus grandes décorations du pays de France concernaient les exploits des forces armées. Très jeune, on lui avait appris l’importance de l’ordre et de la discipline. Il a compris rapidement l’impact de se montrer galant envers les femmes, de converser avec les gens expérimentés ainsi que de respecter les autres et la religion. D’ailleurs, au mois de mars 1687, afin de faire régner la discipline sur les côtes du Canada, le gouvernement de Versailles, par son ministre Jérôme de Pontchartrain, envisagea de confier à Vaudreuil un poste important. Il sollicita l’honneur de se joindre aux troupes françaises ainsi qu’à ses alliés contre les Tsonnontouans.
De fait, le 17 mars 1687, la décision est tombée. Le chevalier de Vaudreuil devra servir en Nouvelle-France. Il s’embarquera à La Rochelle quelques semaines plus tard sur le navire l’Arc-en-ciel, l’un des six vaisseaux du roi, commandé par le capitaine d’Amblimont, en route vers l’Amérique. Il débarqua à Québec le jour de la Fête-Dieu. Le gouverneur de la Nouvelle-France Denonville a donc accueilli avec empressement ce chef des troupes de la marine royale. Ne fut pas si tôt arrivé à Québec qu’il prend la tête des troupes du détachement de la marine et il commence immédiatement la formation et l’entraînement des soldats.
Le baron de la Hontan écrivait en date du 8 juin 1687 : « Douze compagnies de marine nouvellement débarquées à Québec garderont la colonie. Elles sont venues de France sur une escadre de six vaisseaux de second rang. M. le Chevalier de Vaudreuil a été de cette heureuse traverse ».
Ainsi commença en Nouvelle-France la trépidante vie de notre légendaire personnage. Plus tard, le 12 octobre 1702, il recevra du Gouverneur De Callière, la concession de la seigneurie qui porte son nom. Depuis plus de deux-cent-vingt et un ans, Vaudreuil est non seulement une légende toponymique, mais encore bien plus. Ce nom est aussi inclus dans le nom de notre ville.
Afin d’en savoir davantage sur ce fabuleux personnage, n’hésitez pas à demander la conférence sur Philippe de Rigaud de Vaudreuil, de mousquetaire à vice-roi de l’auteur Robert Payant publié chez LIDEC.
