Le bibi de Pâques
avr.
01
2020
Le bibi de Pâques
mozaik
Séparation

Dans ma jeunesse, la tenue vestimentaire avait une grande importance. On portait des vêtements « de circonstance » soit pour le travail, le dimanche, la plage, l’église, l’école, le sport, le salon funéraire ou toute autre activité. Malheur à la réputation de celui ou celle qui serait mal affublé!

Règle générale, les messieurs portaient manteau et chapeau pour toute sortie même pour assister au hockey au Forum de Montréal. Les dames, elles, ne portaient pas de pantalons et devaient toujours être coiffées d’un chapeau à l’église, chapeau que les messieurs, eux, enlevaient en y entrant.

Une tradition faisait le bonheur de ces dames : le bibi de Pâques. En effet, dans toutes les paroisses, les femmes se présentaient à l’église le matin de Pâques en arborant fièrement un nouveau chapeau.

À Dorion, Mlle Thibault, seule modiste de la place, sur le boulevard Harwood, avait l’art et la mémoire pour permettre à toutes les femmes qui passaient à sa boutique d’avoir un chapeau original et exclusif. Une plume, un ruban, une épinglette, un petit rien et on avait une œuvre d’art.

Les temps ont bien changé, hélas! Aujourd’hui, le jean, même troué, se retrouve partout et pour toutes les occasions. Les femmes portent le pantalon. On cherche le chapeau. Aucun code vestimentaire n’a cours. Fini le décorum! On appelle ça la liberté, semble-t-il.

Micheline Merizzi Brault
Citoyenne et bénévole du Centre d’archives de Vaudreuil-Soulanges

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