Par Christian Gonzalez
Neige, verglas, poutine, expressions, Dollarama, glace noire et pêche blanche… Fraîchement arrivé de la région parisienne en plein hiver 2001, je m’attendais à subir un véritable choc climatique et socioculturel en m’installant à Vaudreuil-Dorion. Ce ne fut pas le cas! Bien sûr j’ai dû adapter ma conduite sur la route, bien sûr j’ai dû pour la première fois de ma vie mettre une tuque, des mitaines et chausser des crampons. J’ai aussi appris que je devais arrêter de toujours parler de mes gosses, puisqu’ici ce n’est pas comme ça qu’on appelle les enfants… et qu’en plus j’en ai qu’un. J’ai aussi découvert qu’au Québec on n’aimait pas trop débattre et j’ai essayé de mettre en veilleuse mon esprit un tantinet râleur et parfois contestataire. Là, ce fut un peu plus difficile parce que bien ancré dans l’ADN de tout bon Français qui se respecte.
Malgré tout, je me suis très vite senti chez moi à Vaudreuil-Dorion. J’aimais les gens, l’ambiance, les paysages, la propreté et la sécurité qui régnait dans la ville. J’aimais, mais j’ai fini par adorer à partir du lancement du projet Je suis… Les événements, les activités de médiation culturelle et les spectacles se sont multipliés, les artistes sont allés à la rencontre des citoyens et des gens qui auraient pu rester d’illustres inconnus se sont croisés, ont échangé et ont fini par se connaître et s’aimer. J’en faisais partie.
Encore aujourd’hui je suis époustouflé par le dynamisme de notre ville. Je m’en suis particulièrement rendu compte pendant l’été 2019 (on oublie 2020 pour les raisons que vous connaissez). J’avais alors le mandat de photographier les événements et les activités estivales proposées par la Ville. C’est arrivé en septembre que j’ai pu vraiment prendre conscience de tout ce qui avait pu être fait. Depuis les soirées d’impro à la Maison Félix-Leclerc aux séances de cinéma en plein air en passant par les fêtes, les séances de zumba et les soirées jeux dans les parcs, sans oublier le Festival de cirque, Les Seigneuriales ou encore les feux d’artifice, en deux mois j’ai photographié des dizaines d’activités et pas moins d’une trentaine de concerts, le tout offert gratuitement. À ma connaissance, aucune autre ville d’importance égale, au Québec ou ailleurs, ne peut se vanter d’en proposer autant, surtout sans bourse délier. On ne s’en rend pas toujours compte, mais c’est tout simplement remarquable et probablement unique. Nous sommes vraiment très privilégiés de vivre ici.
Aujourd’hui, parce que j’ai pu assister à de nombreuses initiatives citoyennes très festives pendant la pandémie, j’ai envie de m’inspirer d’une phrase célèbre prononcée par John Fitzgerald Kennedy en y remplaçant tout simplement le mot pays par le mot ville : « Ne demande pas ce que ta ville peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour ta ville. » Rêvons un peu. Et si maintenant nous décidions de devenir acteurs plutôt que spectateurs! Dans chaque quartier de la ville, dans chaque rue il y a toujours un artiste, un créatif, un musicien ou quelqu’un avec une âme d’organisateur… Pourquoi ne pas prendre l’initiative de créer nous-mêmes, ensemble, une œuvre qui pourrait être le symbole de notre rue, peut-être avec l’aide d’un artiste reconnu. Il y en a suffisamment à Vaudreuil-Dorion! Pourquoi ne pas organiser nous-mêmes un pique-nique, une fête ou encore un spectacle dans notre rue, un bal en blanc entre voisins… ce n’est pas les idées qui manquent et tel que je vous connais, vous en avez déjà probablement une qui vous trotte dans la tête. Bien sûr il faudra peut-être obtenir certaines autorisations et respecter quelques consignes de sécurité, mais je lance ça dans l’univers et vous livre ici mes réflexions sans filtre aucun. Et parce que je sais ce dont vous êtes capables, je suis persuadé que grâce à nous tous Vaudreuil-Dorion pourrait très vite devenir la ville la plus festive du Québec, voire du Canada. Comme aurait pu le dire Napoléon… Impossible n’est pas Vaudreuillois-Dorionnais!
Bonnes Fêtes de fin d’année.
